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une initiative conomique et d'insertion (39)

Installé dans une commune de 800 habitants sur le territoire de la communauté de communes Bresse-Revermont (Jura, 37 communes, 11.600 habitants), le site du collectif textile franc-comtois traite en moyenne 1.740 tonnes de textile par an. L’activité permet de salarier trois personnes pour l’encadrement et 18 personnes en parcours d’insertion.

Le développement de cette filière locale est l’aboutissement d’une démarche de longue haleine qui a fortement mobilisé les élus communautaires. "Notre rôle a notamment été de rassembler les acteurs de la collecte de textile", explique le président de la communauté de communes Bresse-Revermont, Jean-Louis Maitre, qui suit le projet depuis l’origine. "Cela n’a pas été un long fleuve tranquille."

A l’initiative, les élus mènent un travail pédagogique

Sur ce territoire rural, les élus communautaires souhaitaient développer une activité économique qui pourrait servir de support d’insertion. Avec l’Association de lutte contre le gaspillage, ils entament dès 2007 un état des lieux sur la valorisation locale des textiles. Le diagnostic révèle que, si des organismes francs-comtois effectuent déjà des collectes et un tri de vêtements, une part importante des textiles collectés est encore envoyée à la décharge.

La première étape vise donc à mutualiser ces forces dispersées. Les élus s’impliquent pour convaincre ces dernières, en effectuant un travail pédagogique. "Il a fallu expliquer que nous ne souhaitions pas empiéter sur la vente de fripes, mais nous concentrer sur les surplus qui allaient à l’enfouissement", se souvient l’élu.

2007 : 14 structures regroupées au sein du collectif textile franc-comtois

Dans la foulée, parallèlement à la recherche de premiers financements, 14 structures se regroupent au sein du collectif textile franc-comtois. Outre l’EPCI - qui était alors la communauté de communes du Val de Brenne avant qu’intervienne la fusion en 2011 -, cette structure associative rassemble quatre ateliers et chantiers d’insertion (Tri, ALCG, Oasis, Inter-Vêt), deux sociétés coopératives ouvrières de production, Le Relais Est et Le Relais Bourgogne, et six comités d’amis et communautés d’Emmaüs, le Secours catholique du Jura.

Les structures qui trient du textile s’engagent à mettre à disposition du collectif leur surplus.

2010 : recrutement d’un chargé de mission et engagement du Relais Bourgogne

Au printemps 2010, l’État accorde à l’association l’agrément "Entreprise d’insertion" et un chargé de mission est recruté. Le Relais Bourgogne devient un partenaire privilégié : il avance le matériel nécessaire, et surtout assure l’approvisionnement en textiles complémentaires et le rachat des produits triés. Ceux-ci sont ensuite réemployés ou recyclés en essuyage industriel et en effilochage, par exemple pour fabriquer des isolants.

Douze salariés démarrent l’activité à Lons-le-Saunier, dans un espace provisoire, l’ancien centre de tri postal.

2014 : le site s’installe sur le territoire de l’intercommunalité

Les élus de Bresse-Revermont maintiennent leur volonté d’installer le site de production sur le territoire de l’intercommunalité et s’impliquent très fortement dans les relations avec le département, la région, la Direccte, et dans la recherche des financements et la finalisation du projet. (lire en fin de texte).
"Nous avons également cherché, acheté et mis à disposition du collectif un terrain viabilisé", précise le président de l’EPCI. Le site de production définitif est ouvert le 30 juin 2014 à Sellières, village de 800 habitants en zone de revitalisation rurale.

1.740 tonnes de déchets triés et 18 personnes en insertion

Aujourd’hui, le centre traite 1.740 tonnes de textile et produit moins de 13 tonnes de déchets ultimes par an, le reste étant vendu au Relais Bourgogne. Près de 50% du chiffre d’affaires est assuré par les ventes des textiles triés, 15% par les versements de la contribution ECO-TLC (lire en fin de texte), et 35% par des subventions de l’EPCI.

Les 18 personnes en parcours d'insertion bénéficient d’un contrat à durée déterminée Insertion qui peut durer jusqu’à 24 mois, avec des programmes de formation et un accompagnement socioprofessionnel.

Consolider le projet

"Le centre de tri a trouvé un équilibre et de nouvelles associations vont rejoindre le collectif, mais tout cela reste encore fragile", analyse le président de l’EPCI de Bresse-Revermont

A ses yeux, "l’une des conditions de succès est la capacité à rassembler et fédérer les différents acteurs qui peuvent parfois être en concurrence. L’autre condition est la présence d’un volume suffisant de déchets à trier. Enfin, la concrétisation de ce type de projet repose aussi sur le soutien politique des élus".

Eléments financiers
Investissement pour la création du site de production à Sellières : environ 1,5 million d’euros, couvert à 75% grâce à des subventions (fonds social européen, conseil départemental, conseil régional, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie…)
Fonctionnement : outre les 65% assurés par les ventes et l’éco-contribution, 35% proviennent des subventions apportés par les collectivités locales, dont l’EPCI.

Eco-contribution (ECO-TLC)
Depuis la publication du décret (n°602) relatif au recyclage et au traitement des déchets issus des produits textiles d’habillement, des chaussures et du linge de maison, une éco-contribution (ECO-TLC) est collectée auprès des entreprises qui mettent des textiles neufs sur le marché et reversée aux opérateurs de tri. Pour chaque tonne de textile valorisée, l’éco-organisme TLC verse une contribution aux plateformes de tri (65 euros en 2015). Plus d’informations : Guide pratique de la collecte et du tri des TLC usagé.
 

Fabrice Bugnot, ADIR pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

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Billy Koelling

Update: 2024-08-18