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la France peut mieux faire

Entre le premier et le deuxième trimestre 2020, le nombre de demandeurs d'emploi de plus 55 ans de catégorie A a bondi de 13%, soit 719.500 personnes sur un total de 4,4 millions de chômeurs, indique le dernier tableau de bord de la Dares intitulé "Activité des seniors et politiques d'emploi" publié le 23 octobre 2020. Une évolution qui percute celle du taux d'emploi des seniors (55-64 ans), en légère dégradation depuis le début de l'année 2020. Alors qu'il progressait significativement depuis le début des années 2000 – sauf pour la tranche 65-69 ans - pour atteindre 53% en 2019, il s'est établi à fin juin 2020 à 52,8%.
En la matière, la France se situe plutôt à la traîne des pays de l'OCDE. Si avec un taux d'emploi en 2019 de 72,2% des personnes âgées de 55 à 59 ans, l'Hexagone figure dans la moyenne européenne (72,8%) et devant les Etats-Unis, la situation des seniors plus âgées est plus mauvaise. Ainsi, le taux d'emploi des 60-64 ans atteint 32,7% (46% dans l'UE), plaçant la France parmi les plus mauvais élèves avec la Grèce, la Belgique, la Roumanie, l'Autriche et loin derrière le Luxembourg. Le Japon et la Suède caracolent en tête avec des taux d'emploi des 60-64 ans de 70%. "Le taux d'emploi des seniors a tendance à progresser dans tous les pays, selon les politiques publiques mises en œuvre et la mentalité des employeurs", commente un observateur. 

Efficacité des PEC et IAE

Tout dépend évidemment aussi de la générosité des systèmes de retraite – directement corrélé à la démographie – dont certains peuvent contraindre les seniors à devoir continuer à travailler. L'an dernier en France, plus de la moitié des seniors de la tranche 65/69 ans (3,9 millions) cumulaient un emploi avec une retraite. 
Il faut dire aussi que les dispositifs, souvent généreux, incitant à prendre une retraite anticipée (garantie de ressources, préretraites totales, dispensés de recherche d'emploi indemnisés, retraites anticipées pour carrière longue), très développés au début des années 80 et jusqu'en 2008, notamment pour laisser la place aux jeunes, ont progressivement disparu faute d'efficacité en termes de résorption du chômage.  
Quant aux mesures devant favoriser le retour à l'emploi et/ou l'embauche de demandeurs d'emploi, leur efficacité en faveur des seniors reste réduit. En effet, les personnes de plus de 50 ans ne représentent que 4,4% des bénéficiaires de l'ensemble de la palette des emplois aidés avec, toutefois, d'importantes disparités selon les dispositifs. Ainsi, en 2019, 15.000 seniors ont signé un PEC (Parcours emploi compétence) soit près de 20% des bénéficiaires, et 23 000 un contrat IAE (insertion par l'activité économique), ce qui représente 17,3% des bénéficiaires. Enfin, 34.000 seniors ont perçu en 2019 l'aide aux chômeurs créateurs d'entreprise contre 14.000 en 2018 et 12.000 en 2017. 

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Tandra Barner

Update: 2024-08-28