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la Cour des comptes appelle privilgier l'investissement


Le gouvernement ne doit pas attendre pour programmer "dans la durée" l'effort de désendettement des finances publiques, a prévenu ce mardi 30 juin la Cour des comptes, alors que la dette publique va s'envoler cette année sous l'effet de la crise. "La soutenabilité de la dette constitue plus que jamais un enjeu, sinon l'enjeu essentiel pour les finances publiques", a affirmé son nouveau premier président, Pierre Moscovici, lors d'une conférence de presse pour présenter le rapport annuel de l'instance sur la situation et les perspectives des finances publiques.
Tandis que le gouvernement compte sur le rebond de la croissance l'an prochain pour réduire la dette et exclut toute hausse d'impôts, la Cour juge que "sans action de redressement, le déficit risque d'être durablement très élevé (...). La trajectoire de la dette ne serait alors pas maîtrisée".

"Ne pas casser la reprise"

Le gouvernement s'attend cette année à une récession historique de -11%, avec un gonflement de la dette publique à près de 121% du produit intérieur brut (PIB), avant un rebond de l'économie l'an prochain. Mais pour la Cour, "il ne faut pas tout attendre" de la croissance, car même le scénario le plus optimiste d'une reprise rapide ne permettra pas à la France de retrouver son niveau d'endettement d'avant crise d'ici à 2030. Et celui-ci, avoisinant les 100% du PIB, était déjà jugé préoccupant avant la crise par la Cour. Toutefois, pour elle, l'effort "ne doit pas être trop brutal pour ne pas casser la reprise, mais il doit être poursuivi avec constance pour obtenir des résultats tangibles". "La Cour préconise le sérieux (...), la prévisibilité, en aucun cas l'austérité", a insisté Pierre Moscovici.
L'institution appelle ainsi le gouvernement à définir une trajectoire de désendettement dans la future loi de programmation des finances publiques "au plus tard" au printemps prochain. "Il n'y a pas besoin d'attendre", a estimé Pierre Moscovici. Cette trajectoire devra notamment prévoir un "examen en profondeur" des dépenses publiques. "Il faudra, écrit la Cour, accepter de réexaminer les modalités de l’intervention publique dans tous les domaines, en s’appuyant sur des revues de dépense beaucoup plus larges que ce qui a pu être fait par le passé en France". En outre, les magistrats n'excluent pas de nouvelles baisses d'impôts, mais celles-ci devront "s’accompagner de hausses d’autres prélèvements ou de suppressions de niches, ou trouver leur contrepartie dans un effort encore accru de maîtrise de la dépense", pointent-ils.

Evaluer les projets d'investissement

Les hauts fonctionnaires appellent aussi les pouvoirs publics à privilégier les dépenses d'investissement, notamment dans la transition écologique et la santé. L'investissement public "peut jouer un rôle important dans l’élaboration d’une nouvelle stratégie de finances publiques", soulignent-ils. En expliquant que l’investissement public "figure parmi les dépenses considérées comme les plus favorables à la croissance". Mais il ne convient pas de soutenir n'importe quels projets, selon la rue Cambon. La "considération de la rentabilité socio-économique" des projets doit guider les choix, indique-t-elle, appelant à un renforcement de l'évaluation des investissements publics.
Le total des investissements des administrations publiques s’est élevé à 107 milliards d'euros en 2019 (soit 4,4 points de PIB). Ce qui place la France "parmi les pays européens dont les investissements publics, rapportés au PIB, sont plutôt élevés", malgré une érosion ces dernières années. A 53 milliards d'euros, l'investissement des administrations publiques locales a représenté la moitié de cette dépense.

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Billy Koelling

Update: 2024-08-26