Les PME franaises innovent mais souffrent toujours des dlais de paiement
A l'occasion de la dixième édition de Planète PME, qui aura lieu le 28 juin 2012 à Paris (palais des Congrès), KPMG a réalisé pour le compte de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) un bilan de l'évolution des PME françaises sur les dix dernières années. Un bilan présenté le 31 mai 2012 qui fait ressortir le caractère dynamique de la France en matière de création d'entreprise. "Il y a une vision assez fausse de la France dans ce domaine, alors que dans la création d'entreprise, on est assez dynamique", a ainsi expliqué Jacky Lintignat, directeur général de KPMG lors de la présentation du prochain Planète PME à la chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP). Ainsi, le nombre annuel d'entreprises créées en France est passé de 200.000 en 2000 à 300.000 en 2007, pour atteindre aujourd'hui près de 600.000 avec la création du statut de l'auto-entrepreneur. En revanche, ces créations d'entreprise génèrent moins d'emplois salariés qu'avant. En 1994, 52% des entreprise avaient recours à l'embauche lors de leur création (un salarié et plus). En 2011, cette part est tombée à 6%... Autre domaine analysé par KPMG : l'international et l'innovation. Concernant l'international, les PME ont encore du chemin à faire même si ce sont elles qui en France exportent le plus. En 2002, elles étaient 101.000 à exporter (sur un total de 108.000 entreprises françaises exportatrices), elles ne sont plus que 88.000 (sur 95.000) en 2010. A titre de comparaison, les entreprises allemandes exportatrices sont quatre fois plus nombreuses (364.000 au total) avec une évolution de 17,84% depuis 2000. En revanche, en matière d'innovation, les PME françaises se défendent bien. Le montant total des dépenses qu'elles ont émises en recherche et développement a évolué de 35% entre 2005 et 2009 et les demandes de brevets déposées par les PME en trois ans ont augmenté de 18%. Mais ces entreprises restent toutefois minoritaires en matière de dépenses de R&D (21%), la plus grande partie des dépenses de ce type étant réalisé par les grandes entreprises de plus de 1.000 salariés.
"La LME a été bafouée"
Enfin, dernier point : le financement des PME. De ce côté-là, les PME ont toujours de grosses difficultés, du fait de délais de paiement à rallonge. La loi de modernisation de l'économie (LME), votée en août 2008, visait à réduire ces délais. Cette loi a en effet fait passer les délais de paiement à 60 jours nets ou 45 jours fin de mois à compter de la date d'émission de la facture. "Elle a fonctionné car les masses concernées sont très importantes, explique Jacky Lintignat à Localtis. Le fait d'avoir gagné entre 8 et 10 jours en moyenne, même si ce n'est pas l'objectif affiché des 60 jours, a donné un peu d'oxygène à ces PME. Aujourd'hui, il y a en revanche une dégradation des délais de paiement, du fait des événements économiques mais aussi peut-être d'un relâchement car il n'y a pas beaucoup de conséquences du non-respect de ces nouvelles règles du jeu." Le président de la CGPME est même plus négatif. "La loi LME a été bafouée", a ainsi affirmé Jean-François Roubaud, considérant qu'elle n'a fait gagner que deux à trois jours de délais de paiement. "Même les collectivités trouvent toujours de solutions pour ne pas payer tout de suite", a-t-il insisté, signalant qu'il faudrait des arbitres pour faire respecter ces mesures et qu'il y a "tout un travail à faire avec le gouvernement là-dessus."
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