Les tlvisions locales toujours aussi fragiles et dpendantes des collectivits
Dans son rapport d'activité portant sur l'année 2016, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) revient sur la situation des télévisions locales. Au 31 décembre 2016, 42 services de télévision locale étaient autorisés à diffuser par voie hertzienne terrestre sur le territoire métropolitain, contre 40 au début de l'année. Cette légère amélioration quantitative ne peut cependant masquer la persistance de la fragilité du modèle économique de ces chaînes et leur dépendance toujours aussi forte vis-à-vis des collectivités territoriales.
Un budget moyen de 1,5 million d'euros par chaîne locale hertzienne
Au cours de 2016, le CSA a mené sept appels à candidatures en métropole pour l'édition d'un service de télévision à vocation locale diffusé par voie hertzienne terrestre en haute définition (HD). Ces appels à candidatures concernaient les zones de Boulogne-Dunkerque, Abbeville-Amiens, Marseille, Toulon-Hyères, Digne-Sisteron, Toulouse et Corte. Le CSA a également reconduit, hors appel à candidatures, plusieurs autorisations. S'y ajoute une autorisation accordée outre-mer, en Guyane.
Comme chaque année - et conformément à la loi du 15 novembre 2013 relative à l'indépendance de l'audiovisuel public -, le rapport du CSA rend aussi compte "du développement et des moyens de financement des services de télévision locale hertzienne". Les ressources consolidées 2015 des 35 services analysés s'élèvent à un total de 53,3 millions d'euros (pour mémoire, le budget de France Télévisions est de 2,84 milliards d'euros). Ce chiffre est certes en progression de 7% par rapport à l'année précédente, mais le montant par chaîne locale reste dérisoire avec une moyenne de 1,5 million d'euros et une médiane de 1,3 million.
En outre, les charges d'exploitation s'élevant à 60,2 millions d'euros, l'activité des chaînes locales hertziennes s'est traduite, en 2015, par un déficit cumulé de 6,2 millions d'euros, soit un déficit moyen de près de 200.000 euros par chaîne.
Des micro-chaînes locales sur le câble
Le rapport du CSA constate également "que les ressources fournies par le secteur public constituent toujours la majorité des ressources des chaînes locales hertziennes (pour rappel, cette proportion était de 54% en 2014)", ce qui interroge évidemment l'indépendance de la ligne éditoriale. Les subventions d'exploitation émanant du secteur public représentent à elles seules 25% des ressources des chaînes locales hertziennes, une proportion quasi identique à celle observée pour l'exercice 2014. Le reste des ressources publiques correspond essentiellement à des commandes de programmes.
Le rapport du CSA examine aussi la situation de 42 services de télévision locaux non hertziens (diffusés principalement par le câble) et celle-ci n'apparaît guère meilleure, sinon pire. Le budget moyen de ces télévisions locales non hertziennes est de 209.000 euros pour l'exercice 2015 (sept fois moins que pour les chaînes locales hertziennes), tandis que le budget médian s'établit à 100.000 euros (ce qui traduit l'existence de nombreux services à très petit budget). Ces chaînes sont encore plus dépendantes du secteur public - autrement dit des collectivités territoriales - que leurs homologues hertziennes, puisque celui-ci leur apporte 80% de leurs ressources.
Comme le reconnaît sans ambages le CSA, en conclusion de son analyse : "Il apparaît ainsi que l'existence des canaux locaux dépend pour une part essentielle du financement public"...
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