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les objectif de l'tat jugs totalement insuffisants


Après trois ans de nette baisse de la production de logements sociaux en Île-de-France, le besoin n'a fait que s'aggraver. Ainsi, le nombre de ménages demandant un logement social a augmenté de 100.000 en cinq ans pour atteindre 780.000. Or seulement 75.000 attributions ont été comptabilisées en 2022. Les demandes de droit au logement opposable (Dalo) ont atteint le chiffre record de 60.000 en 2021 (dernier chiffre connu) et le nombre de personnes hébergées chez des tiers a augmenté de 4% l'an passé.

"Cette séquence très préoccupante va amplifier les difficultés des Franciliens à se loger, dans un contexte de pénurie qui risque de devenir structurel", écrivent l'Aorif (Association des organismes de logement social d'Île-de-France), la fondation Abbé-Pierre et l'Affil (Association francilienne pour favoriser l'insertion par le logement) dans un manifeste présenté le 9 mars 2023. Ce document vise toutefois surtout à réagir aux objectifs fixés par le Fonds national des aides à la pierre (Fnap) pour l'Île-de-France qui prévoit le financement de 25.000 logements cette année. Un niveau en recul de 24% sur un an (31.400 en 2022), mais encore supérieur à la production récente (2022 : 21.805 agréments ; 2021 : 22.259).

Cet objectif est jugé "incohérent" et "inacceptable" dans le manifeste, les auteurs de celui-ci le considérant "totalement décorrélé des besoins et des objectifs définis au sein de la région". "Nous ne produisons pas suffisamment mais ce n'est pas en baissant les objectifs que nous y arriverons", a déploré Damien Vanoverschelde, président de l'Aorif, le 9 mars.

Le niveau du Fnap les "interpelle fortement vis-à-vis des ambitions que l'État accorde au développement du parc social en Île-de-France". "Nous sommes catastrophés par les chiffres de la production et encore plus par les objectifs donnés pour 2023", a déploré Éric Constantin, directeur de l'agence Île-de-France de la fondation Abbé-Pierre : "Si on ne produit pas assez de logements sociaux, qui sont la seule solution pour bon nombre de familles, on va favoriser le nombre de mal logés." Le dernier rapport de la fondation (voir notre article) dénombrait 1,3 million de mal logés en Île-de-France, dont 140.000 SDF.

L'État doit "affirmer l'ambition"

"Les pouvoirs publics doivent prendre conscience de cette crise du logement", a souligné le président de l'Aorif. La chute des réalisations "n'est pas due à une démobilisation des organismes de logement social, ni à une rareté foncière, mais à une reconnaissance insuffisante de la priorité à accorder au logement social dans les politiques publiques", précise le manifeste. L'objectif du Fnap est à ce titre un "mauvais signal", a remarqué Éric Constantin.

Pour Pascal Van Laethem, président de l'Affil, "il n'y aura pas de politique sociale d'envergure sans que l'État soit instigateur et affirme l'ambition". Alors que les structures sont "engorgées" et que "la fluidité des parcours ne peut être assurée", il insiste sur le "vrai problème de production de logements sociaux".

La mise en révision des schémas régionaux qui définissent la production du logement social pour les années à venir est vue comme l'occasion de fixer l'ambition en la matière. L'Aorif, la fondation Abbé-Pierre et l'Affil estiment que ceux-ci "doivent réaffirmer un objectif annuel ambitieux de production (entre 32 et 37000 logements sociaux)". "Nous ne pouvons pas nous contenter d'objectifs au rabais", estiment-elles. Ces dernières demandent dans ce but "un accès prioritaire au foncier et au bâti et un soutien financier pour pouvoir produire en quantité suffisante", souligne Damien Vanoverschelde.

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Tandra Barner

Update: 2024-08-24