ZestVlog

la rvolution des usages aborde aussi les ports


Nouveaux services aux usagers et nouvelles pratiques nautiques, plaisance collaborative, urgence environnementale… Jusqu'au 11 mai, la neuvième édition des rencontres "Ports, nautisme et littoral" dépoussière les poncifs et multiplie les plénières et ateliers aussi bien sur des sujets connus que des sujets émergents. Sa programmation a été revue pour coller aux enjeux du terrain.
La question du transfert des ports départementaux (commerce, plaisance, pêche) aux collectivités qui en feront la demande (communes et intercommunalités) ou à la région n'en reste pas moins sur toutes les lèvres. Surtout à l'heure où la région Bretagne vient de manifester son intérêt pour les reprendre dans son giron, et ce après même que le conseil départemental des Côtes-d'Armor a délibéré en faveur du maintien de sa compétence portuaire sur une quinzaine de ports. C'est d'ailleurs à l'évolution non sans heurts de ces compétences que cet événement a consacré sa plénière d'ouverture. Le timing est bon puisque les collectivités sont à pied d'œuvre pour digérer et appliquer les dispositions de la loi du 7 août dernier portant nouvelle organisation territoriale de la République (Notr) et son article 22 qui prévoit justement ce transfert.

Concilier les usages

Cette neuvième édition fait aussi la part belle aux enjeux de gestion des sédiments et des déchets portuaires. Deux conseils départementaux étaient à l’honneur d'un atelier dédié à cette question : celui du Gard sur la gestion des eaux grises et celui de la Charente-Maritime au sujet d'un groupement de commandes original passé avec plusieurs communes pour gérer les déchets industriels spéciaux, banals et pyrotechniques liés aux activités portuaires.
Côté dynamique économique, le maire de Saint-Nazaire, David Samzun, a défendu son projet de créer dans sa ville un port de plaisance à l'horizon 2023. "Pas question de se limiter à un port façon parking à bateaux, l'idée est d'en faire un lieu de vie et d'attractivité en prise directe sur la ville. L'intérêt pour un élu de participer à cet événement est par ailleurs de prendre le pouls d'un secteur, la plaisance, et plus largement du monde maritime et nautique qui regorge d'idées et de projets", témoigne-t-il.

Réactivité des collectivités

Pour Philippe Grosvalet, président du conseil départemental de Loire-Atlantique, et qui a piloté il y a deux ans un travail inédit de recensement des actions départementales en faveur de la mer et du littoral (voir notre article sur cette mission dans l'édition du 19 juin 2014), le changement des pratiques et des modes de consommation est très net dans le paysage nautique de son département. La réactivité des collectivités gestionnaires et leur adaptation à ces nouvelles pratiques (marina connectée, uberisation de la plaisance) ont fait l'objet d'un débat le 10 mai.
A noter enfin l'enjeu de la gestion du patrimoine que posent les ouvrages portuaires et le phénomène de congestion portuaire qui pose toujours problème.

Morgan Boëdec / Victoires-Editions

La Bretagne met en avant l'éconavigation

C'est une première en Bretagne : dans le cadre de la Semaine européenne du développement durable, qui se déroule du 30 mai au 5 juin prochain, le réseau EcoNav, qui fédère de petites entreprises, des organismes de recherche et des collectivités investis dans le développement durable des activités maritimes et fluviales, organise la première semaine consacrée à l'éconavigation, avec l'appui notamment de la Région et de l'Ademe.
Sept ans après sa création sous forme associative, ce réseau prend de l'ampleur. En quête de synergies, il se déploie doucement et vient de créer son antenne en Méditerranée. Outre l'organisation de conférences, par exemple une le 31 mai sur les déchets générés par les activités maritimes, le but est de valoriser ses travaux.
Le réseau propose des formations et produit des cahiers techniques sur l'éco-conception dans les chantiers navals – avec en tête l'idée de créer à terme un système de certification – ou encore sur la place du développement durable dans les ports et structures d'accueil. Il met en avant des alternatives existantes (celles aux peintures antifouling par exemple), des projets de recherche, des innovations tant sur le plan technique que sur celui des pratiques, avec un volet social et un focus particulier sur la fin de vie des bateaux de plaisance. Le but est d'être force de proposition auprès des instances départementales, nationales ou directement auprès des gestionnaires de ports et de marines.
Très concrètement, le réseau milite ainsi pour la montée en force d'un éco-organisme pour les fusées de détresse. Des collectivités comme la communauté d'agglomération Concarneau Cornouaille Agglomération (CCA) s'impliquent à ses côtés en misant sur des journées portes ouvertes (de son port à sec) ou sur la valorisation des entreprises de son territoire qui innovent dans ce domaine, notamment sur les matériaux biocomposites.

M.B. / Victoires-Editions

ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFopZqtpJ7ArrGMpZhmqpWrvK3B06Kmp2WUmsBuwdKanp6rXZavsL7DnmSaraOotm64xKxkqaeiqcA%3D

Martina Birk

Update: 2024-08-20