Nouveau souffle pour l'olien
Alors que sept offres avaient été déposées, c'est le groupement mené par EDF avec Innogy et Enbridge qui a été retenu pour la construction et l'exploitation du parc éolien en mer au large de Dunkerque, a annoncé François de Rugy ce 14 juin, lors d'un déplacement aux chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). "Le tarif proposé par le groupement, qui est notablement inférieur à 50 euros/MWh, a été le mieux classé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui a réalisé l’instruction de l’ensemble des projets", a souligné le ministère de l'Écologie dans un communiqué. Avec un "prix garanti" pendant vingt ans, "il s'agit d'un tarif comparable aux meilleurs résultats européens, qui démontre la compétitivité de la filière française de l'éolien marin", a estimé François de Rugy. D'une puissance de près de 600 MW et comptant environ 45 éoliennes, ce parc éolien dans la Mer du Nord doit permettre de produire 2,3 TWh/an d’électricité à partir de 2026, soit la consommation de 500.000 foyers.
Le ministre a aussi annoncé que l'objectif fixé dans la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) avait été augmenté à 1 gigawatt par an pour les énergies marines renouvelables. "Nous prévoyons 1 gigawatt par an en faveur de l'éolien offshore au lieu des 700 mégawatts", a dit le ministre, confirmant les annonces du Premier ministre, Édouard Philippe, lors de sa déclaration de politique générale cette semaine.
Lancement du parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire
François de Rugy a également lancé à l'occasion de cette visite le premier projet de parc éolien en mer, au large de Saint-Nazaire, avec 80 éoliennes produites dans cette ville par General Electric et qui doivent être installées d'ici à 2022. Ces éoliennes doivent couvrir 20% de la consommation électrique de la Loire-Atlantique et doivent générer huit millions d'euros par an de recettes fiscales pour les collectivités locales et les pêcheurs, a souligné le ministère dans son communiqué.
Le Conseil d'État avait validé le 7 juin ce projet de parc de 80 éoliennes en mer après le rejet des recours déposés par des associations de défense de l'environnement.
"Ce sont deux annonces extrêmement positives", a réagi auprès de l'AFP Pauline Le Bertre, déléguée générale de France énergie éolienne, qui rassemble les professionnels de la filière. "On se félicite de cette évolution positive qui confirme que l'éolien en mer comme terrestre est une filière compétitive, mature, qui présente un intérêt majeur pour la transition énergétique et les territoires", a-t-elle ajouté.
François de Rugy a également annoncé le lancement de trois appels d'offres pour des parcs éoliens flottants commerciaux, "une première en Europe" selon lui : l'un d'une vingtaine d'éoliennes (250 MW) attribué au sud de la Bretagne en 2021, "avec une participation du public à venir en association avec le conseil régional de Bretagne" et deux autres parcs de 250 MW chacun lancés en Méditerranée dans les régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Ces champs éoliens auront vocation en cas de bonne performance sur les tarifs à être étendus ultérieurement pour atteindre plus de 750 MW permettant de profiter de raccordements électriques mutualisés", a indiqué le ministère.
Le ministre a en outre annoncé que des volumes additionnels d'éolien posé seraient construits avec le lancement d’un nouveau projet au large d’Oléron d’une taille à déterminer entre 500 et 1.000 MW.
150 nouvelles éoliennes terrestres bientôt implantées
Deux jours plus tôt, ce 12 juin, François de Rugy a également dévoilé les résultats de la troisième vague de l’appel d’offres sur l’éolien terrestre lancé en mai 2017. 21 lauréats ont été désignés pour exploiter 516 MW. 150 nouvelles éoliennes seront implantées pour une production d’électricité estimée à 1,34 TWh/an. Elles alimenteront l’équivalent de 268.000 foyers français en électricité. Elles généreront environ 5 millions d’euros par an de retombées fiscales pour les collectivités, selon le ministère. Cette troisième mise en concurrence aboutit à un prix moyen pondéré de 63,0 euros/MWh pour l’ensemble des lauréats alors que pour les deux premières périodes, ce niveau s’établissait respectivement à 65,4 euros/MWh et 68,7 euros/MWh. La quatrième période de candidature à l’appel d’offres, dont la clôture aura lieu le 1er août prochain, portera également sur une puissance de 500 MW.
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