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MARPA cofinance par les habitants dans la Loire (42)

Après plusieurs années de réflexion, la résidence autonomie de la commune de Saint-Romain-d’Urfé dans la Loire a ouvert ses portes le 4 novembre 2019. C’est suite à la fermeture de l’Ehpad du village en 2015 - annoncée dès 2009 -, qu’habitants et municipalités de la communauté de communes du Pays d’Urfé se sont mobilisés pour trouver une solution alternative. En 2013, ils lancent une enquête de besoins qui révèle l’intérêt des habitants pour une résidence autonomie de type maison d’accueil et de résidence pour l’autonomie (Marpa, voir encadré ci-dessous). Une association pour la création et la gestion du futur établissement est créée la même année pour mener à bien le projet. Composée d’élus, de partenaires (MSA services Rhône-Alpes et Loire Habitat, bailleur social), de professionnels de la santé et d’habitants, elle fait le pari du financement citoyen afin de proposer des loyers raisonnables aux futurs résidents.

Le financement participatif recueille 130.000 euros

Le budget du projet s’élève à 2.600.000 euros TTC et comprend à la fois la réhabilitation d’une partie de l’ancien Ehpad et de la construction neuve. L’équipement compte 22 logements : 16 studios (dont un pour des séjours temporaires), 4 studios confort avec chambre séparée et 2 T2 prévus pour deux personnes. Les travaux sont menés par le bailleur social, Loire Habitat, maître d’ouvrage du projet, sur le site que lui a cédé la commune via un bail emphytéotique. En 2016 le permis de construire est délivré et le financement participatif lancé par l’association. Ce dernier est relayé par la plate-forme HelloAsso, par la presse locale, le bulletin municipal et lors de manifestations du territoire... Il recueille une centaine de participations d’habitants de la communauté de communes et de deux associations locales pour un montant total de plus de 130.000 euros. 

Gestion associative

Ce soutien complète les autres aides (700.000 euros) versées pour le projet par des caisses de retraite, la communauté de communes, la région Auvergne Rhône-Alpes, le département de la Loire ainsi que la fondation d’entreprise Vinci pour la cité. 
La gestion de la Marpa (recrutement du personnel, perception des loyers et accompagnement des résidents, fonctionnement, entretien et animation du lieu...) est assurée par l’association qui verse une redevance au bailleur social avec lequel elle a signé une convention de location. Les loyers demandés aux résidents varient selon la taille des logements : 1.029 euros/mensuels pour un studio ; 1.695 euros mensuels pour un T2 occupé par deux personnes. Les lessives et les repas sont en sus. Une pension complète revient à 12 euros par jour. Des habitants peuvent venir régulièrement ou occasionnellement y prendre leurs repas. 

Les résidents sont autonomes et s’installent par choix

"Six mois après l’ouverture, nous comptons quatre résidents. Une Marpa met en général 24 mois à se remplir car les résidents n’y arrivent pas en urgence en raison d’une perte d’autonomie comme pour un Ehpad. Ils sont au contraire encore autonomes et s’y installent par choix pour, par exemple, rompre leur isolement, quitter une maison trop grande, se rapprocher de leurs enfants…", précise la responsable, Camille Thouny. "Et si des problèmes de santé surviennent ensuite, nous mettons en place des aides à domicile." Une fois la Marpa remplie, les loyers des résidents couvriront l’ensemble des charges de fonctionnement. 

Le cœur vivant du village

Outre son financement participatif, l’autre particularité de la Marpa est d’avoir été pensée pour être le cœur du village avec, à disposition des résidents et des habitants, une halle pour des commerçants itinérants (épicerie, boulangerie, fromager, boucher), un point boutique (produits de première nécessité), une galerie d’exposition et des espaces d’animation. "La municipalité a équipé ces espaces et vient de terminer les derniers travaux du point boutique qui sera tenu par des bénévoles", précise l’ex-maire de la commune Maryvonne Georges. "La Marpa et ces espaces de vie sont ouverts à tous les habitants." Et pour renforcer cette vocation d’accueil du site, la commune vient de terminer la transformation d’une autre partie de l’ancien Ehpad en logement communal d’une capacité de 14 personnes. Destiné aux familles des résidents ou autres, aux stagiaires accueillis par l’établissement, à l’organisation de séminaires, aux amateurs de sports pleine nature ou aux touristes de passage, il est géré par la mairie.

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Martina Birk

Update: 2024-08-30